De l'importance du sentiment d'utilité
- amelie pradeau
- 20 févr. 2023
- 5 min de lecture

Qu'est ce que le sentiment d’utilité ?
Personnellement ce sentiment d’utilité m’a toujours animée …mais il a nourri certainement à l’excès mon sens du « devoir » tant que je n’avais pas défini ce qu’il signifiait pour moi.
J’ai consacré mes recherches d’études en Ressources Humaines à cette question d’utilité en lien avec la motivation individuelle au travail.
Aujourd’hui, en tant que manager et sophrologue je ne conçois absolument pas accompagner un individu ou un collectif sans m’interroger sur le sens et l’utilité.
Je reste totalement convaincue que la plus belle reconnaissance que nous puissions éprouver est celle de l’utilité de nos actions.
Mais attention à ne pas réduire l’utilité à la seule notion d’efficacité ou de production matérielle. Non, il s’agit plutôt de cette utilité précieuse et humaniste qui nous aide à vivre en harmonie avec nos valeurs, nos envies, mais aussi avec les autres, avec la nature.
Se sentir utile, c’est ressentir cette plénitude d’avoir fait quelque chose qui répond à nos valeurs profondes, qui est dans la ligne de ce qui est important pour nous.
Ce sentiment n’est pas uniquement l’apanage de la sphère professionnelle… il est très bénéfique pour l’humain de se sentir utile dans la vie en général : famille, société, amis, association…
D’ailleurs ça veut dire quoi un travail utile ? Comment mesure t’on l’utilité ? Je me souviens de ma fille qui m’avait dit que lorsque elle serait grande elle voudrait avoir un vrai travail qui sert, « pas comme toi ! » avait-elle lancé…Pompier, infirmière, médecin, maîtresse d’école étaient les professions qui étaient arrivées en tête de son classement d’enfant.
Elle n’a instinctivement pas pensé à tous ces métiers de l’ombre que l’on qualifie souvent de « peu gratifiants » ou encore aux métiers qui produisent du savoir, de l’art, du beau, du futile…puissent avoir une quelconque forme d’utilité.
Pour moi, se sentir utile c’est aussi s’écouter et se faire plaisir. Se poser la question : « A quoi me semble t’il important de contribuer ? » « A quoi ai-je envie de consacrer mon énergie physique ? intellectuelle ? Émotionnelle ? »
« C’est véritablement utile puisque c’est joli » Antoine de Saint-Exupéry.
Se sentir utile nous permet de nous épanouir. En faisant quelque chose qui a de l’importance pour nous et qui est vu et reconnu par les autres nous trouvons du sens à notre vie et renforçons notre place dans le collectif. Car, non, personne ne peut s’extraire du collectif, même le plus associal d’entre nous.
Mais alors c’est quoi ce « quelque chose » d’utile ? Du travail à l’art tout peut être utile selon le regard que l’on pose dessus. A titre personnel, la littérature, la musique, la peinture sont des piliers de mon équilibre émotionnel. Est-ce fondamental à ma survie physique ? Certainement que non, mais sans eux, je ne vivrais pas aussi bien.
Nous avons tous en nous cette appétence pour certaines choses qui nous semblent utiles voir fondamentales…
Le sentiment d’utilité nous nourrit et nous fait grandir
Se sentir utile sous-entend que nous nous reconnaissons une compétence, un talent, une qualité. En tout cas, quelque chose que nous « savons bien faire ». Dans notre travail par exemple…
Si la compétence peut nous suffire à nous rendre utile, prendre du plaisir à ce que l’on fait reste tout aussi important car c’est ce sentiment d‘accomplissement qui nous permettra de prendre confiance en nous, de chercher à renforcer notre compétence, et à en développer de nouvelles.
Qu’est ce que j’active en moi de différent quand je fais preuve de compétence au travail ou quand je joue du piano ? Même si je prends du plaisir au travail…je vous assure que devant mon piano les sensations sont décuplées. Je me rends utile à moi-même et à mon éventuel auditoire.
Se nourrir positivement de ses contributions c’est s’affirmer dans le présent et pouvoir s’inscrire dans le futur.
Le sentiment d’utilité nous permet d’affirmer notre place
Dans les sciences du management, en psychologie et en sociologie, la place de l’individu dans le collectif a été largement étudiée. Si l’introspection est nécessaire et bénéfique, les études montrent que la contribution à quelque chose qui dépasse notre quotidien est source de motivation et d’épanouissement.
Nous sommes des êtres sociaux et avons besoin de nous connaitre, nous reconnaître et nous faire reconnaître, quoique nous en disions. Selon nos histoires de vie, notre besoin de reconnaissance est plus ou moins important à combler, certes, mais il est présent pour nous tous.
La sophrologie pour nous connaitre et nourrir notre présence au monde
La sophrologie nous permet de nous (re)connecter à nous-mêmes. Cette connexion nous ouvre alors un champ des possibles formidable : dans le temps, mais aussi dans bien des aspects de notre vie.
Être présent.
Oui je sais, cela parait assez simpliste. Et pourtant… combien de personnes savent être vraiment présents, dans l’instant. Sans anticiper, sans ruminer le passé… Peu. Et encore moins toujours ! Et c’est normal parce que nous sommes équipés pour cogiter, pour nous projeter. L’entrainement sophrologique nous apprend à aller puiser en nous les ressources qui nous permettent de lâcher le passé et le futur pour focaliser l’attention, capter la beauté et l’importance du moment que nous sommes en train de vivre.
Être présent au corps et à l’émotion du moment est une force dont nous sous-estimons la puissance pour se (re) construire.
Notre moteur : le plaisir de…
Notre sentiment de présence corporelle renforcé, le travail sophrologique porte sur la mise en évidence de nos émotions positives. En pratiquant la sophrologie régulièrement, nous pouvons aller capter ce qui est de l’ordre de la ressource positive émotionnelle en nous : un souvenir, une odeur, une image, une couleur, un son…tout peut être ressource pour peu qu’on prenne le temps de le voir !
Cet éveil émotionnel nous stimule pour aller de l’avant, nous donne envie de nous projeter dans un futur positif et constructif. Il s’agit de notre élan de vie.
Notre valeur, nos valeurs.
Ce travail introspectif nous amène à renforcer notre sentiment de présence à soi mais aussi au monde. Il nous conduit à mettre en lumière ce qui est important pour nous, ce qui nous permet de vivre cet élan de vie que nous avons évoqué. Avec lui nous identifions nos valeurs. Celles qui nous rendent heureux, alignés et qui nous font nous sentir utiles dans ce monde ! A trouver notre juste place.
La temporalité
Le temps sophrologique n’est pas linéaire (passé-présent et futur). Il est cyclique : en renforçant notre ancrage dans le présent, nous pouvons aborder plus sereinement le futur et enfin revisiter notre passé avec une approche différente.
Cette perception du temps est constructive et nous permet des changements durables dès le court terme !
Prends soin de toi !
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